Comme vous le savez peut-être la loi impose un cycle de négociations annuelles obligatoires
HELPLINE est bien évidemment concernée par cette obligation et a donc convoqué à cette fin les organisations syndicales autour de la table en fin d’année 2013.
L’employeur a décidé de mettre à l’ordre du jour la négociation d’un accord relatif au télétravail, les objectifs d’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes dans l’entreprise, la négociation d’un accord visant à forfaitiser la prise en charge d’une partie des frais liés à l’utilisation du véhicule personnel pour les trajets domicile/travail.
De son côté, la CGT a souhaité mettre en négociation une politique d’intéressement aux résultats pour les salariés, voire l’obtention d’un treizième mois. Elle a également émis le souhait que les Représentants des salariés puissent assister aux comités de carrière en tant qu’observateur et s’assurer de l’égalité de traitement des salariés lors de ces instances.
Une fois de plus les négociations ont tourné court ! En effet, nous avons pu constater dès la première réunion que les négociations n’en étaient pas et que les projets d’accord soumis par la Direction étaient « à prendre ou à laisser », mais n’ouvraient pas la place à une réelle discussion.
De même, les éléments présentés pour mesurer les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes ne permettaient pas une vision suffisamment claire de la situation, et certains étaient même de nature à contredire des cas concrets vécus par les salarié-e-s de l’entreprise (notamment en termes d’évolution professionnelle).
Enfin, le projet d’accord sur le télétravail ne pouvait concerner dans sa rédaction qu’une infime partie de salariés de l’entreprise, dont les critères d’éligibilité sont laissés à la discrétion de l’employeur, au lieu que le télétravail puisse profiter prioritairement aux personnes en situation d’handicap ou encore comme moyen permettant aux salariés de mieux concilier leurs vies privées avec la vie professionnelle et n’avait donc pas sa place lors de négociations collectives. Celui concernant l’indemnisation des frais kilométriques était ridiculement bas (forfait de 100€ annuel, alors que la loi permet d’aller jusqu’à 200€ annuel sans aucune contrainte fiscale et sociale pour l’Entreprise comme pour le salarié !).
Pour autant, la CGT n’a pas quitté la table des négociations mais a dû se résoudre à signer un protocole de désaccord à l’issue de celles-ci.
En effet, toujours portée par son envie de défendre la position des salariés et sa lutte contre les inégalités, la CGT n’a pu comprendre la position fermée de la Direction. Alors qu’elle avait eu la même attitude l’année dernière, ce qui nous avait conduit à appeler à une journée de grève historique chez HELPLINE, le 18 Février 2013, qui avait permis, entre autres, la pérennisation et l’augmentation du système de primes, l’augmentation
du budget du CE pour les œuvres sociales et la mise en place du Tiers-payant pour la mutuelle et alors qu’elle s’apprête à recevoir un crédit d’impôts d’environ 1 million et demi d’euros, la plaçant probablement au rang de la première SSII bénéficiaire du CICE* en 2013, nous espérions un semblant d’ouverture et de dialogue social. Au lieu de cela, nous avons été confrontés à un mur, refusant de considérer le CICE comme un avantage qui pouvait bénéficier, au moins en partie, à l’ensemble des salariés de l’entreprise, mais bien comme un simple avantage fiscal d’aide à la compétitivité et d’amélioration de la marge bénéficiaire.
Alors que nous constatons chaque jour l’appauvrissement des compétences techniques, les difficultés d’accès à la formation, et le développement de postes « fourre-tout » tels que ceux dénommés « Agent Service Desk » ou «Gestionnaires des Activités de Services», mais aussi les investissements réalisés au titre de la délocalisation dans ses filiales étrangères en Tunisie, puis plus récemment en Roumanie, il nous est apparu que la tournure prise par la Direction n’allait pas dans le sens d’une avancée pour les salariés français et que la recherche de compétitivité ne pouvait se faire au détriment de ses derniers.
Au moment où nous rédigeons ce tract, qui coïncide avec la date anniversaire de la journée d’action de 2013, nous ne pouvons-nous empêcher de penser que la Direction n’a toujours pas pris la mesure des revendications légitimes que nous avons formulées.
La mascarade de négociation à laquelle elle nous a convié, montre que Helpline n’a jamais eu la volonté de partager avec les salariés les bons résultats de 2013 vantés par Bernard Lewis lors du dernier Kick-Off, pas même qu’elle ne désire partager avec ses salariés le formidable pactole du CICE qui va permettre à Helpline d’économiser prés de 1.5 Millions d’Euros en crédit d’Impôt.
Au mieux, elles permettront à HELPLINE de continuer ses investissements à l’étranger, d’y implanter les prestations à fort potentiel technique et linguistique, pendant que les salariés français se contenteront d’assistance à faible périmètre, n’ouvrant pas de fait
l’accès à des formations recherchées, et encore moins au renforcement de compétences linguistiques.
Bien évidemment la Direction aura beau jeu d’expliquer que ces centres n’ont pas vocation à transférer les emplois, et qu’ils ne sont qu’une offre complémentaire de l’offre « Made In France », nécessaire dans un contexte économique difficile. Il n’empêche que les prestations actuellement hébergées à Tunis ou Timisoara, concernent pour l’essentiel des clients français jusqu’alors supportées par les centres de Nanterre, Ivry ou Angers.
Il y a donc d’un côté les bons résultats, les bénéfices, les ouvertures de centre à l’international, 1 Million et demi de crédit d’impôt, et de l’autre des salariés dont les carrières sont de moins en moins évolutives, qui n’accèdent souvent à la formation que lorsque le client en fait la demande expresse, qui se voient de plus en plus souvent reporter leur évolution salariale sous prétexte « qu’il n’y a pas d’enveloppe », et auxquels on ne redistribue pas les fruits de la croissance, ni sous forme d’intéressement, ni sous la forme d’un treizième mois.
Pour la CGT cette attitude de la Direction consiste à d’un côté prendre le prétexte d’un contexte économique difficile pour justifier ses choix, tout en niant cette même difficulté aux salariés qui font ses résultats.
Dans l’état actuel des choses et face à l’intransigeance de la Direction, nous ne pouvions rester immobiles et encore moins accepter les propositions faites au mépris des nôtres. Nous restons donc particulièrement vigilants et vous demandons de l’être dans les semaines à venir, car nous n’abandonnons pas ce combat plus légitime que jamais.
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