Cette journée du 8 mars 2017 n’est pas tout à fait ordinaire, même si hélas les 26 % d’écart de salaire entre les femmes et les hommes semblent immuables.
D’abord, gageons que cette journée internationale de lutte pour les droits des femmes va inciter les candidats à la présidentielle à se prononcer. Et certains à faire des promesses… vite oubliées.
Ensuite, cette journée fait suite ces derniers mois à des expressions revendicatives en Europe et en France. On se souvient par exemple que partout en Islande, des femmes ont quitté leur travail à 14 h 38 le 24 octobre 2016 pour protester contre les inégalités salariales entre hommes et femmes.
Cette fois dans notre pays, le 8 mars sera marqué par un appel de plusieurs organisations syndicales, féministes et altermondialistes, dont la CGT, Attac et Les Effronté-e-s. Elles ont appelé mardi prochain 8 mars à des grèves et rassemblements pour les droits des femmes et « refuser le travail gratuit et exiger l’égalité professionnelle ».
Ces organisations appellent, entre autres, à des arrêts de travail et rassemblements dans toute la France et tous les lieux de travail à partir de 15 h 40.
La CGT des ingénieurs cadres et techniciens est particulièrement investie dans la réussite de cette journée revendicative. Si pour les ingénieures, cadres et techniciennes qui ont fait des études et atteint des niveaux de diplômes inaccessibles à leurs ainées, le droit à vivre librement de leur travail, et en tant que femme, s’est incontestablement amélioré vis-à-vis des générations précédentes de femmes, l’accès à l’emploi reste semé d’embûches, les carrières bloquées sous le plafond de verre et les rémunérations bien inférieures à celles de leurs collègues masculins.
Les inégalités entre les femmes et les hommes ont plusieurs causes qu’il est possible de combattre. D’abord les femmes sont plus souvent et principalement victimes du travail à temps partiel. Elles n’occupent pas les mêmes emplois que les hommes, or les emplois à prédominance féminine sont dévalorisés. Le principe « d’un salaire égal pour un travail de valeur égale » n’est pas appliqué car les systèmes de classification professionnelle introduisent des biais dans la façon de prendre en compte les emplois qu’elles occupent (par exemple une assistante de direction trilingue n’est pas forcément classée comme un technicien, malgré le même niveau de diplôme). Les femmes accumulent un retard de carrière tout au long de leur vie professionnelle, elles accèdent moins souvent à des promotions et touchent globalement moins de primes.
Cette journée du 8 mars 2017 est l’occasion de mettre en débat partout dans nos syndicats la démarche et les revendications à déployer pour résorber cette insupportable inégalité.