Chers collègues,
Le dispositif actuel de prime mis en place par l’accord d’entreprise datant de juin 2013, arrivera à son terme le 30 juin. La direction a donc invité au début du mois d’avril, les organisations syndicales à négocier un nouvel accord sur ce sujet, tout en précisant qu’en cas d’échec des négociations le système serait reconduit à l’identique puisqu’il n’était pas question de supprimer tout dispositif incitatif.
Jusque-là, tout allait donc bien… Plusieurs réunions de « négociations » ont eu lieu, au cours desquelles TOUTES les organisations syndicales ont avancé des propositions (intégration des primes dans le salaire de base, modulation de la part liée à la présence par rapport à celle des objectifs purs, versement semestriel, etc…). En tous les cas, la nécessité d’un système plus rémunérateur pour les salarié-e-s qui souffrent d’un quasi gel des salaires depuis plusieurs années sous prétexte d’une crise, était partagée par toutes les organisations syndicales. C’est d’autant plus nécessaire que les Négociations Annuelles Obligatoires (N.A.O) ont encore une fois échoué puisque la Direction refuse de faire évoluer le pouvoir d’achat de ses salarié-e-s.
Et là c’est le drame ! … Il aura fallu attendre l’une des dernières réunions de négociation pour s’entendre dire que la Direction n’entendait pas du tout revenir sur le montant global des primes versées, et que par conséquent seule la forme pouvait être « négociée ».La Direction se moque donc ouvertement des salarié-e-s et des organisations syndicales, et continue de penser que des négociations ne peuvent se réduire qu’à certains aspects et pas à l’intégralité du sujet.
Toutes les organisations syndicales ont unanimement rejeté cette mascarade de négociation, rappelant à la Direction que leur rôle ne saurait se limiter à cautionner le « travailler plus pour gagner pareil » tant voulu par les actionnaires !
En guise de réponse, la Direction a proposé l’intégration dans le salaire d’une partie de cette prime à raison de 30€ bruts mensuels et le versement d’une prime annuelle de 1000€ bruts dont le versement devant intervenir en juillet 2016, avec un net durcissement des critères d’attributions de cette prime annuelle (exclusion en cas de la moindre absence injustifiée y compris les retards, pas de prorata en cas de départ avant l’échéance annuelle, dégrèvement en cas de maladie, accident de travail…), soit une perte de pouvoir d’achat mensuel de 83 euros !
Ainsi les organisations syndicales ont décidé de se réunir en intersyndicale (fait historique chez HELPLINE) pour dénoncer ce mépris des salariés et de la négociation ! Au-delà de la simple idéologie dont la Direction ne manquera pas de les affubler comme si il était honteux d’avoir un idéal), les organisations syndicales HELPLINE tiennent donc à rappeler aux salarié-e-s quelques éléments frappants…
Depuis plusieurs années les perspectives d’évolution en interne sont devenues quasi inexistantes, et dans le même temps les rémunérations sont pratiquement gelées, du fait de « la crise ». Pourtant l’entreprise est en perpétuelle évolution et l’affiche fièrement sur son site …
Le pouvoir d’achat de beaucoup de salariés n’a cessé de baisser depuis des années, alors qu’il a continué d’augmenter pour une petite partie de privilégiés.Des centres off-shore ont vu le jour grâce à des investissements conséquents qui d’une part ont fait fondre de façon drastique le montant de la participation des salarié-e-s, mais aussi généré des délocalisations d’emplois à l’étranger (Saint-Gobain, ACCOR, etc…)
Localisation d’une partie des marges dans les filiales créées à l’étranger.
La participation versée aux salarié-e-s est quasiment 8 fois inférieure à ce qu’elle était il y a 4 ans, alors que l’entreprise n’a cessé de se développer !
Le CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi) octroyé à HELPLINE, en 2014 représente grosso-modo une économie de 1,8 Million d’Euros, et sera encore plus conséquent en 2015 avec la quasi smicardisation des salaires!
Les actionnaires vont se partager des dividendes d’environ 1,5 Million d’euros en provenance d’HELPLINE cette année (quasiment l’équivalent d’un C.I.C.E), sans parler des dividendes remontés par les autres filiales, alors que la participation destinée aux salarié-e-s représente cette année 280000€ à répartir sur… 1800 salarié-e-s
En tant qu’organisations syndicales responsables et solidaires, nous ne pouvons accepter la dégradation sociale, et les inégalités qui se creusent dans l’Entreprise. De même nous ne pouvons tolérer plus longtemps le mépris de la Direction envers ses salarié-e-s, ni la tendance consistant à presser ces derniers à de meilleurs résultats dont ils ne bénéficient plus !
De fait, les organisations syndicales invitent la Direction à faire preuve de moins de « dé-complexion » dans son traitement des salarié-e-s et de TOUTES les instances représentatives des salarié-e-s. Elles l’invitent donc à rouvrir urgemment de véritables négociations et se réservent le droit d’appeler prochainement les salarié-e-s à la mobilisation si elle continue à traiter par le mépris des revendications légitimes
A bon entendeur…