Précisions sur le nouveau système des primes

Face à la confusion et l’intox qui règnent autour de la mise en cause du système de prime, il nous est apparu utile de vous apporter ici quelques précisions sur les raisons qui nous ont conduits à rejeter le nouveau système imposé unilatéralement par la Direction.

En premier lieu, nous tenons à rappeler que contrairement à ce qui a été affirmé par la Direction, les syndicats avaient bien fait des propositions pour substituer le système actuel, et ce dès le mois de décembre 2014 dans le cadre des NAO (preuve matérielle à l’appui en ce qui concerne les propositions de la CGT). L’affirmation de la Direction est une altération grave de la vérité qui vise, selon nous, à discréditer les syndicats.

Pour mémoire, il convient de rappeler que le système des primes qui arrivera à expiration ce 30 juin est le fruit d’un accord d’Entreprise, signé en 2013, pour une durée déterminée de 2 ans, par l’ensemble des syndicats (CFDT,CFE-CGC,CGT) et à la suite d’un débrayage initié par la CGT en février 2013.

En substance, cet accord prévoyait une prime mensuelle de 80 euros par mois, dite d’assiduité, acquise intégralement à condition que le bénéficiaire n’ait pas fait l’objet d’absence injustifiée ou d’arrêt maladie, AT, de congés parental ou de maternité supérieurs à deux jours. Au-delà de la franchise de 2 jours, il était prévu un système de minoration en fonction des jours d’absences (cf : tableau).

En outre, cet accord prévoyait un mécanisme de prime trimestrielle, dit de performance collective d’un montant de 100€ bruts et dont l’attribution était fonction du niveau d’atteinte de l’objectif trimestriel assigné préalablement à l’équipe.

Au global la combinaison des deux mécanismes permettait à un salarié de gagner potentiellement 1360€ sur une période de 12 mois calendaires.

PRIME AVANT APRES
INDIVIDUELLE Mensuelle Annuelle
Éligible dès le mois suivant l’arrivée Prorata si arrivé en cours période de référence. 0€ si départ avant juillet.
80€ bruts 1000€ bruts
Dégressivité versée suite à absence injustifiéeDe 0 à 2 jours :     100%De 3 à 4 jours :       70%De 5 à 6 jours :       50%De 7 à 8 jours :       20%A partir de 9 jours : 0% Dégressivité versée suite à absence justifiéeAucune : 100%1 jour :     98%2 jours :   96%Jusqu’à 30 jours : 40%Plus de 30 jours : 0%
COLLECTIVE Trimestrielle Mensuelle Individuelle
Éligible à compter du 1er Trimestre Présence intégrale du 1er au 30 Juin
100€ bruts 30€ si dans les effectifs avant le 1er Juillet 20150€ si arrivé après
Dégressivité versée suite à absence justifiéeDe 0 à 5 jours :         100%De 6 à 10 jours :         80%De 11 à 15 jours :     60%De 16 à 20 jours :     40%A partir de 21 jours : 0%

Maintenant s’agissant du nouveau dispositif unilatéral de la Direction, il prévoit maintenant une prime de 1000€ qui sera éventuellement distribuée une fois par an en juillet (la 1ère échéance est prévue pour juillet 2016). Elle sera versée au prorata de temps de présence pour le salarié ayant rejoint l’Entreprise en cours de période de référence (de juillet à juillet), jusqu’ici tout va bien… A l’inverse, le salarié qui quittera l’Entreprise en cours de période de référence, quant à lui, ne pourra pas prétendre à aucune prime (même proratisée), ce qui constitue une première injustice et une substantielle économie pour l’employeur !

Le projet de la Direction prévoit également que « toute absence injustifiée quelle qu’en soit le nombre, la durée et la fréquence sur la période de référence, n’ouvre pas droit au versement de la prime » c’est-à-dire que le moindre retard ayant donné lieu à une retenue sur salaire, peut être considérée (selon l’appréciation ou l’humeur du Manager) comme une absence injustifiée. Pourtant, qui n’a jamais était confronté un jour à un problème de transport ou une panne de voiture ou encore une grève des taxis qui ralentie la circulation, sans parler des aléas du Bus 258 pour le siège de Nanterre…

Et c’est pas fini !.. Le même projet prévoit une minoration de 2% par jour d’absence (consécutifs ou pas) dès le 1er jour d’absence justifiée (maladie, AT, paternité, maternité…) jusqu’au 30ème jour ouvrés (c’est-à-dire le samedi même s’il n’est pas habituellement travaillé !).

Plus grave encore, ce système d’abattement est particulièrement discriminatoire à l’égard des femmes en cas de congés de maternité lequel dure en général 16 semaines, soit 4 mois. De fait, elles se trouvent scandaleusement exclues du bénéfice des 1000€, alors, qu’avec l’ancien système elles auraient eu potentiellement droit à au moins 9 mois de prime, soit 1020€.

Plus flagrant encore, l’exemple du salarié en arrêt maladie de 31 jours qui de fait aura le droit à 0€ quel qu’ait été son implication et son travail avant la maladie !

Avec l’ancien système il aurait eu droit à 1180€. Ce système est donc un système de double peine, qui sanctionne le travail ET la maladie !

Enfin, la Direction pour faire croire qu’elle aménage le dispositif à budget constant et ne réalise aucune économie au passage, nous dit que la différence entre l’ancien système (1360€) et le nouveau (1000€), soit 360€, sera intégrée dans les salaires de base des anciens bénéficiaires, soit 30 euros mensuels d’augmentation. Ceux qui auront rejoint l’entreprise à compter du 1er Juillet 2015, eux, ne verront aucune augmentation, ce qui compte tenu d’un turn-over important chez HELPLINE constituera à terme une économie plus que substantielle sur le dos, une fois de plus, des salariés qui font ses résultats !

Bien sûr, le principe d’un budget identique entre l’ancien et le nouveau système est valable en théorie si les anciens salariés (ayant bénéficié de l’augmentation des 30€) ne partent pas de l’Entreprise, et surtout pas avant l’échéance d’exigibilité des fameux 1000€. A moins de faire preuve d’un excès d’optimisme et imaginer une baisse drastique du turn-over actuel de plus 30%, grâce à ce nouveau système il y aura bien une économie de coûts qui bénéficiera finalement aux seuls actionnaires et à leurs dividendes (1,5 Millions cette année).

Du reste, pour les aléas et impondérables, la solution est simple, il ne faut tomber malade et habiter à proximité très immédiate de son lieu d’affectation de travail pour ne jamais y arriver en retard. Quant aux problèmes de la maternité, il y a 2 solutions : La contraception ou l’abstinence !:

Soutenir que le changement du système de prime s’opère à budget égal, procède donc, soit d’un problème de maîtrise des règles élémentaires de l’arithmétique, soit de la pure escroquerie intellectuelle.

Pour notre part nous avons opté pour la 2ème hypothèse

Enfin, pour forger votre propre opinion nous vous mettons la copie intégrale du Projet de décision unilatérale – primes 2015 de la Direction, soumis à l’avis du Comité d’entreprise du 11 juin 2015.

En restant à votre disposition.

Bien à vous.

Vos délégués syndicaux CGT

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